samedi 22 février 2014

Tasmanie, deuxième et dernière partie

Après avoir dit au revoir à Marine et Jérémie, nous nous sommes retrouvés seuls en Tasmanie.

Le temps de déambuler un peu dans Hobart. On est notamment allé voir le MONA, le fameux musée d’art moderne à la réputation internationale. Conçu par son créateur pour être l’équivalent d’un « Disneyland pour adultes » (rien que ça, et puis, depuis quand Disneyland serait réservé seulement aux enfants)? 

On voulait aller voir ce que ça donnait. Arrivé là-bas, on a fait mumuse avec les œuvres installées en extérieur, en profitant d’un cadre agréable et d’un grand soleil. 


Et puis, on est rentré à l’intérieur, dans le vif du sujet. 

Ce qui nous y attendait ? Des trucs plus ou moins perchés, comme on s’y attendait, à l’appréciation subjective. Par exemple : une énorme machine qui reproduit à coup de bocaux et de tuyaux le principe de la digestion, avec diffusion d’odeur en supplément, yummy ! Beaucoup de choses très joyeuses aussi, notamment autour du thème de la mort. Allez, une petite photo, ne me remerciez pas !


Bref, on aime ou on n’aime pas, mais ça ne laisse pas indifférent...

Par contre, on ne sera pas resté seul très longtemps ! 

Le lendemain, nous sommes allés chercher Cyril et Pascaline (notre copine du road trip dans le désert) à l’aéroport. 
Plus précisément, nous avons dû aller deux fois à l’aéroport : une fois à 7h20 du mat, pour récupérer Pascaline, une autre fois à 7h20 du soir pour récupérer Cyril. 
Pourquoi donc ces arrivées en décalé, alors que tous les deux venaient de Melbourne? Quelqu’un que je ne nommerais pas, qui vit en Australie depuis plus d’un an et demie,  a toujours du mal avec la signification de « am » et de « pm » et a donc pris ses billets pour le soir pensant que c’était le matin. Logiquement, Pascaline a donc pris ses billets pour le vol de 7.20 du matin puisque la personne en question lui a assuré qu’elle serait également sur ce vol-là.
Mais on ne tient aucune rigueur à cette personne, et on continuera à préserver son anonymat. 

En tout cas, on était très content de les retrouver tous les deux ! 

Première étape : aller récupérer leur van de location, dans l’agence WickedCamper, qui pimp ses vans de façon très colorée et … militante.


Notre vieux Gino paraissait tout pâle à côté..

On a donc programmé un petit tour de la Tasmanie tous les 4, on s’en était de notre côté surtout tenu au sud jusqu’alors. 

Première étape : le Mount Field National Park, à une heure à l’ouest de Hobart. Très beau cadre.



Russel Falls

 

Promenade des "big trees", à la rencontre des eucalyptus géants. 
Ils ne sont devancés en hauteur que par leurs concurrents américains : les séquoïas californiens. 
Il est beaucoup question de ces eucalyptus géants en ce moment, du fait de leur déforestation massive par l’industrie du bois et de papier à base de napalm et de tronçonneuses.

Pour en revenir à notre histoire, nous avons passé un très bon moment dans ce parc national, mais toujours ce point récurrent en Tasmanie : pour accéder à certains endroits du parc, il faut passer par des km et des km de pistes toutes pourries (les fameuses dirt, sachant qu’elles sont de qualités très inégales et que, sur certaines, on se demande comment il est possible d’en sortir sans égratignure, que ce soit pour soi ou le véhicule). 

On s’est d’ailleurs demandé pourquoi les Tasmaniens semblaient répugner à ce point à entretenir leurs pistes : par économie ? par soucis de préserver le côté naturel de certains endroits ?? On a eu un élément de réponse en voyant un autocollant collé sur un 4x4 : « We want tracks  ! More than roads… » (On veut des pistes ! Plus que des routes). Dans ces moments, on regrette en effet de ne pas avoir de 4x4 pour pouvoir envisager bien plus sereinement la conduite sur ces pistes. Ou un quad. Ou une motocross, voire même un VTT Enfin  n’importe quoi qui semblerait un peu plus adapté à la situation que notre antique Gino.

Arrivés en haut d’une de ces pistes toutes pourries, le van a d'ailleurs dû vouloir nous lancer un message. Sa façon à lui de nous faire savoir qu’il en avait assez qu’on le mette  à rude épreuve pour emprunter tous ces chemins. 

Aiguille de chauffe qui bascule d’un coup dangereusement vers le rouge, accompagnée d’une bonne grosse fuite sous le moteur. On a eu peur que ses dernières heures ne soient arrivées. 
Au final, après examen à froid de la situation, plus de peur que de mal : juste une durite qui avait lâché. On n’était quand même pas très rassuré : il allait falloir se taper les 18 km de piste en descente, plus une heure de route pour atteindre Hobart, le tout avec un rafistolage de fortune en attendant de pouvoir changer la pièce. 

Tout a miraculeusement tenu, et on a pu tout réparer dès le lendemain matin. 

On était plutôt content, le problème était réglé. On allait pouvoir repartir avec Cyril et Pasca en direction de la Tasman Peninsula. On y était déjà allé avec Marine et Jérémie, le coin nous avait plu et on voulait le montrer à nos deux nouveau compères, d’autant plus qu’il restait des endroits que nous n’avions pas vus.

Tout s’annonçait donc au mieux, malgré une température anormalement suffocante. 
En route, dès les premiers kilomètres, le temps a très vite basculé. Une petite brise a pointé son nez, suivi de quelques bourrasques et puis très vite, ça s’est un peu transformé en tempête. Sur la route, on n'était pas super confiant. Tout à coup, un ralentissement de voitures nous a fait nous arrêter : un début d’incendie qui venait de se déclencher (chaleur + vent, ça ne fait pas bon ménage). 

Petit moment d'interrogation : on tente de passer ? On tente pas ? On a préféré se contenter d’attendre là, les yeux rivés sur le feu, en se demandant un peu ce qu’on foutait là. 

Au bout d’un moment, un mec est venu nous dire qu’on pouvait prendre un chemin de traverse. Quelle bonne idée ! Encore de la dirt, au cas où on en n’aurait pas eu assez. 
Cette fois-ci, ce n’est pas le feu qui nous a arrêtés : à la place, de bonnes grosses branches tombées sur la route, qui bloquaient le passage. Heureusement, on est en Tasmanie : il y a donc toujours un mec prêt à accourir avec sa tronçonneuse, qu’il garde toujours sur lui au cas où. Quelques coups de tronçonneuses plus tard, la voie était libre. On est donc reparti en se demandant quand même un peu si ce n’était pas une accumulation de signes et s’il ne serait pas plus sage de s’arrêter. Encore une erreur de plus !

Alors qu’on venait de se garer, Méga Bourrasque a décidé de se manifester à l’instant même où j’ai ouvert ma portière, m’empêchant de la retenir. La portière voulait sans doute voir un peu de pays elle aussi, elle est allée se claquer de toutes ses forces. 
Bilan : une portière qui ne voulait plus se fermer, malgré tous nos essais plus ou moins sportifs. C’est quand même pas très pratique : rouler en retenant la porte de toutes ses forces, y a quand même plus fun et un van en libre accès 24/24, c’est franchement pas terrible quand on a toute sa vie à l’intérieur. Il a donc fallu lancer de toute urgence l’opération « démontage-remontage » de la portière par environ -20 degrés et les assauts répétés des rafales d’un vent glacial (OK, il  y a peut-être une légère exagération dans cette phrase), et avec des outils plus ou moins adaptés. Opération réussie après 2 heures à batailler.




          Ok, il se trouve que je n'ai pas vraiment été très active dans cette opération...

Après tout ça, histoire de se réchauffer un peu, on a voulu aller se boire un truc chaud dans le bar d’à côté. Pas de bol, la météo capricieuse était passée par là aussi : coupure d’électricité et donc machine à café HS. On se sera donc finalement réchauffé autour d’une bonne bière !

Après toutes ces péripéties, on a finalement pu reprendre notre petit tour de Tasmanie, sans trop d’embûches cette fois ! (même, si, comme on le verra par la suite, l’adage « Jamais 2 sans 3 » a malheureusement tendance a souvent se réaliser).

Compte-rendu de notre tour de la Tasmanie en photos en 9 étapes

1) Retour sur la Tasman Peninsula

On est retourné dans des coins qu'on avait bien aimés la première fois, comme Lime Bay (le coin où camper que nous avait conseillé un Autralien qui nous faisait un peu peur...)

                                              
      Le lagon, toujours aussi beau



 Les visiteurs nocturnes du coin, qui ont
                                                              trouvé quelques trésors...

On a aussi découvert de nouveaux endroits sur la péninsule : 

Remarquable Cave 




                               Cap Hauy (on a émis beaucoup d'hypothèses sur sa prononciation correcte en anglais, on n'est pas sûr de la bonne réponse, déjà que la question se poserait aussi pour sa prononciation en français). Très bel endroit en tout cas, auquel on accède après une super rando. 



Photo prise la veille de la rando. 
Vous voyez ? Parfois, il ne fait pas si chaud que ça... 

2) Freycinet national park

Nous avons quitté le sud pour mettre le cap sur la côte est. Premier arrêt : Freycinet National Park, un incontournable de la Tasmanie. L'endroit est en effet un point de passage obligé pour les touristes, et un détail ne trompe pas : les routes y sont goudronnées (voilà, je ne parle plus de routes ou de pistes, après, promis) ! Le Freycinet National Park est réputé pour :

-Coles Bay, son point d'entrée, avec belle vue sur les Hazards (les petites montagnes en fond)


-ses belles plages 


                                             Friendly Beaches 

                                               
                                                 Sur le chemin de Friendly Beaches : 
                                     Echidna qui croit qu'on ne l'a pas vu (espèce de porc-épic)

-Mais l'endroit qui en fait le plus la renommée est certainement le point de vue sur Wineglass bay 




                                              Effet pop art !

Après avoir longuement profité de la vue, nous sommes descendus sur Wineglass Bay. 



Il faut au moins ça pour affronter l'eau gelée


On y a rencontré des habitants plutôt mignons.... 



...d'autres franchement moins. (attention, ne pas regarder cette image si vous avez trop mangé ou si vous êtes nauséeux)

            
  Au moins, elles ont la bonne idée d'être inoffensives,
 contrairement à leurs cousines du nord de l'Australie. 

3) Bay of fires (côte est) 





Enième superbe plage... Difficile de les départager en Tasmanie 

4) Gorges de Launceston (nord)




En bas des gorges, nous avons enfin pu nous baigner - pour la deuxième fois sur l'île alors que nous sommes ici depuis 1 mois et demie, honte à nous - dans une eau pas trop gelée. En même temps, il s'agissait d'une piscine. (gratuite, comme très souvent en Australie). 

5) Boat Harbour (nord-ouest)



Petite explication du contexte, sans quoi cette dernière photo n'aurait pas eu lieu d'être. 
Nous sommes arrivés à Boat Harbour, en pleine compétition, il y avait donc pas mal de monde. 
Pour rassasier tout ces gens, sous un petit chapiteau, on pouvait acheter des "sausages in bread" pour 1 dollar seulement. 1 saucisse posée à même dans une tranche de pain de mie, ça fait pas forcément rêver, mais enfin, c'était vraiment pas cher. La dame qui nous l'a vendue nous a fait promettre au moins 3 fois de revenir la voir après pour lui dire ce qu'on avait pensé, convaincue qu'on allait adorer. C'est là que l'histoire se corse. Parce que vu le prix, on n'aurait rien dit : on avait faim, c'était rassasiant, le deal était rempli. De là à trouver ça bon, il y avait une abîme, que dis-je, un gouffre sans fond. Pour être honnête, c'était même franchement déguelasse. Impossible de reconnaître de quelle viande c'était fait, on a penché pour un mélange. Mais bon, on avait promis, et c'était un peu délicat de lui balancer "it's just awful !". On a donc opté pour un petit "yes, very good"avec sourire pincé. Ce qui doit être très négatif pour un Australien, plutôt habitué à donner dans le "lovely !! amazing!!" Toutes nos excuses à la dame qui se serait sans doute attendue à plus d'enthousiasme... (mais bon, en même temps...)

6) The Nut (nord-ouest) 


       La noisette, vue de loin 


Une des superbes vues depuis le Nut

 7) Cradle Moutain National Park (centre) 

Un autre passage obligatoire en Tasmanie, après le Freycinet National Park. 
Après les côtes et les plages, place aux paysages de montagne. 

                                     
                        Cradle Moutain et Dove Lake, depuis le Marion's lookout 





Trouvez le détail 


Crater Lake 


                                                  Dove Lake 

On a encore une fois rencontré la faune locale : 


Echidna - moins peureux celui-ci



Wombat. Une wombat plus exactement, à voir les petits pieds qui dépassaient de sa poche ventrale

 8) Lake St Clair (centre) 

Bien que faisant partie du même parc national que Cradle Mountain, il faut 3 heures de route pour rallier le Lake St Clair depuis là-bas. Les plus courageux peuvent aussi effectuer une marche de 6 jours : le légendaire Overland Track, dont on a croisé quelques participants. 
Dans notre cas, on aurait mieux fait de s'abstenir de faire ces 3 heures de route. A cause d'une météo capricieuse, on n'aura pas pu voir grand chose. 

Une petite photo quand même : 


Du lac St Clair, nos routes se sont séparées avec Cyril et Pasca. (bon vent en Nouvelle-Zélande !)
De notre côté, nous sommes remontés sur Devonport, où notre ferry nous attend demain pour rejoindre le continent. En chemin, jamais 2 sans 3, après la durite, la portière, cette fois-ci c'est le pare-brise qui a trouvé sympa de se fissurer sur 30 cm. Un changement de pare-brise à prévoir, on compte bien sûr s'en occuper le plus tard possible dans les plus brefs délais. 

 9) Bilan 

Vous l'aurez sans doute compris : on a eu un gros coup de cœur pour la Tasmanie, malgré parfois quelques légères perturbations d'ordre météorologique ou liées au revêtement des chaussées. 
Difficile de dire ce qu'on a préféré entre les plages, les falaises, la montagne...
On attend le ferry avant de nous diriger vers notre prochaine destination, encore inconnue pour nous, mais certainement quelque part entre Melbourne et Sydney, pour un nouvel épisode de "Célia et Jérémie dans les champs !"

A très bientôt donc, depuis une ferme quelque part par là !