dimanche 27 avril 2014

Road trip Western Australia - première partie

Nous avions fini le dernier article par quelques photos d’Espérance, première étape dans notre périple à travers l’ouest australien. La ville se targue d’offrir les meilleurs plages d’Australie : celles que nous y avions vues ne faisaient pas mentir cette réputation. Cependant, selon nos guides, il était possible de voir de plus belles plages encore en s’éloignant un peu dans les parcs nationaux aux alentours.

C’est comme ça que nous nous sommes rendus dans le Cape Le Grand national park, à 60 kms d’Espérance. A l’arrivée sur le parc, petite déception : les deux campings étaient annoncés complets alors qu’on avait prévu d’y passer la nuit. On a quand même voulu s’en assurer auprès d’une employée du parc. « Euh oui, on a écrit que c’était complet, mais, en fait, on en n'est pas vraiment sûr, j’attends un appel des rangers sur place pour savoir ce qu’il en est ». Devant notre air dépité, elle a tout de même rajouté : « Allez voir au camping de Lucky Bay vous trouverez peut-être une place pour planter votre tente si vous êtes chanceux, sinon, revenez et je vous rembourserai l’entrée ». On est donc parti vérifier sur place, plein d’espoir.

A l’arrivée sur les lieux, on a vite oublié ces considérations de places de camping : à la place, on a préféré contempler la superbe Lucky Bay, l’air un peu béat. Difficile de rester insensible à ce mélange de turquoise, de sable blanc et de terre ocre.



 

Revenu à nous, on s’est quand même attelé à cette histoire de tente.  Ca a été vite réglé, il y avait de la place à peu près partout. Dans tous les cas, l’employée du parc avait très certainement dû sous-estimer la capacité du backpacker à se contenter du moindre petit espace disponible pour y implanter sa maison d’un soir. La promiscuité n’est d’ailleurs pas vraiment un problème en soi pour le backpacker, habitué qu’il est à partager 24 heures sur 24 son petit espace de vie avec ses co-voyageurs.

Une fois installés, nous  avons commencé notre découverte du parc : balade sur la baie et petite rando pour rejoindre une autre plage. 





En chemin, nous nous sommes faits quelques copains, que nous aurons revus plusieurs fois durant notre week end à Espérance. 



 

Le lendemain, une petite rando s’imposait. Objectif : escalader le Frenchman Peak (il était pour nous celui-là) pour observer le parc dans son ensemble depuis son sommet.


Frenchman Peak 


Ascension 




 

Séance photos depuis le sommet 


Après l’effort,  moment de réconfort sur la magnifique Helfire Bay. 



 


Le soir, nous avons expérimenté une joie made in backpackers : se faire jeter de la douche tels des malpropres (ce qui est d’ailleurs un comble pour des personnes justement en train de se laver). Je m’explique : le parc compte deux campings. La veille, nous avions dormi à celui de Lucky Bay, un camping à l’ambiance jeune et décontractée. Et ce soir-là, on est allé se doucher à l’autre camping, puisqu’on était dans le coin. Comme on a pu vite le constater, l’ambiance y était nettement moins décontractée. A peine un pied posé sous la douche qu’un « volunteer » est venu nous hurler de sortir de là, nous rappelant, que, puisqu'on avait payé notre nuit au camping de Lucky Bay, on aurait dû retourner se doucher là-bas. "Vous comprenez, ici, les gens ont payé pour pouvoir se doucher quand ils le souhaitent, sans être dérangé". C’est donc encore savonneux que nous avons quitté les lieux.

De toute façon, après 3 jours passés sur Espérance et ses environs, il était temps pour nous de quitter notre petit paradis.

Nous avons tranquillement continué à remonter la côte sud-ouest jusquà Perth, capitale du Western Australia. Au programme : arpenter les alentours d’Albany, de Denmark (qui sont des villes, et non des pays comme leur nom ne l’indique pas), de Margaret River… Ce qui nous y attendait : forêts, falaises, paysages côtiers...


Walpole-Nornalup national park

         

Torndirrup national park (Albany)                                 Green pools (Denmark)

Après quelques jours, nous sommes arrivés au Cape Leeuwin, qui marque la ligne de partage entre 2 océans : océan Indien et Southern océan.  Pour aller voir cette ligne de partage, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée. Pour  cela, il suffit de passer par un office, tenu par un employé qui encaisse et donne des audioguides en contre-partie (certainement pour justifier le fait de faire payer). Heureusement, nous sommes en Austalie, le pays du « no worries, too easy mate »  Nous avons pu passer par des moyens détournés, sans avoir à chercher trop longtemps, presque malgré nous :
-passer par le restaurant attenant qui donne portes ouvertes sur l’endroit où on voulait aller (technique Rose, Jérémie et moi)
-passer par l’office, l’air de rien (technique Nico).

Une fois de l’autre côté, un détail aurait pu nous trahir puisque nous étions les seuls à ne pas porter d’audioguide. Mais grâce à des années de pratiques de techniques complexes de camouflage, nous avons pu passer inaperçus.


 

Ce jour-là, on s’est fait une journée Cap. Après le Cape Leeuwin, nous avons mis le cap (celle-là est vraiment nulle) vers le Cape Naturaliste, un peu plus au nord. Ici, pas de droit d’entrée, ni de lignes de partage des eaux, mais de très belles balades en bord de mer.




Après ces paysages côtiers, nous avons rejoint Freemantle, ville attenante de Perth, reconnue pour sa richesse artistique et architecturale. Malheureusement, nous y sommes arrivés un jour férié, et tout était fermé, ce qui compromettait quelques visites. Heureusement, le marché, lui, était bien ouvert. Nous sommes donc partis en excursion gastronomique, dégustant ça et là fruits, smoothies, sucreries…. Nous avons aussi goûté le meilleur gâteau au monde (proclamé tel par mes soins). Sachez donc que le meilleur gâteau au monde est constitué d’un mélange de noix, de miel, de caramel et de pâte sablée. Je vais m'empresser d'essayer de mélanger tous ces ingrédients de retour en France pour obtenir un résultat le plus approchant possible. 
Au final, on se sera donc plutôt bien remis du fait que tout était fermé.

Après Freemantle, nous avons enfin visité Perth. Perth signait le retour au pays pour Nico et sa Simba, puisque c’est là qu’il l’avait achetée, deux ans auparavant.
La ville nous a évoqué Melbourne, dans le sens où elle semblait faire la part belle aux animations artistiques et culturelles.


 



Cette sculpture en forme de cactus me laisse dubitative... 

Ceci dit, comme à notre habitude, on ne s’est pas trop attardé en ville.

Le soir-même, nous avons dormi dans une aire de repos bien en dehors de la ville. Imaginez une aire un peu paumée dans le bush, par une nuit bien noire. Ce soir-là, donc, alors qu’on avait fini de monter la tente, je vois un objet probablement oublié sur une table par des voyageurs. Intriguée, je m’en approche et vois qu’il s’agit d’un livre. Je m’avance donc pour voir le titre, me disant que c’était peut-être un de ces livres « oubliés » de façon volontaire afin que quelqu’un d’autre ne s’en empare avant de l’oublier ailleurs à son tour etc…
Je n’ai eu le temps de voir que le sous-titre « après avoir lu ça, vous allez mourir » (un genre de « The ring » en version bouquin quoi). J’imagine donc que quelqu’un a laissé traîner ce bouquin pour faire peur aux backpackers de passage. Enfin, puisque je suis en train d'écrire ces lignes, c’est que je suis toujours en vie. Ceci dit, je note que, des 3 personnes avec qui je voyage, personne n’a eu le courage d’aller voir le livre à son tour, je dis ça je dis rien, pour reprendre une expression bien pourrie.

Ces émotions passées, nous avions hâte d’atteindre notre prochaine destination, qui signerait notre vraie entrée dans l’ouest, ses terres rouges et arides. Prochaine destination donc : le désert des Pinnacles.






 

Nous avons passé un bon moment à arpenter ces curieuses formations rocheuses.

 



Notre aire tout confort toute commodité d'un soir, après les Pinnacles 

Nous avons ensuite fait étape dans le magnifique parc national de Kalbarri. Celui-ci est constitué d’une part de superbes gorges où la rivière serpente au bas de roches rouges, et de falaises déchiquetées donnant sur la mer pour une autre part.

 




                          

 

                        





On a passé une super journée ensoleillée à randonner dans ces paysages qui nous rappelaient ceux que nous avions vus dans le Red Center. 

Après Kalbarri, on est rentré dans la période « rien ne va plus » En gros, on a inauguré toute une série de ratés.

Par exemple, on a rejoint la région de Shark Bay, un peu plus haut sur la côte, pour aller explorer le François Peron National Park. Seul problème : on ne peut s’y rendre qu’en 4X4. Tout problème ayant sa solution, on s’est donc dit qu’on allait en louer un sur place, sans se poser plus de questions. Arrivés à l’office de tourisme, l’employé nous a affirmé qu’on ne trouverait jamais personne pour nous louer un 4X4, et qu’il fallait donc réserver un tour avec guide. Les tours, c’est pas trop notre truc, et on avait encore un espoir un peu naïf, au fond, on ne voulait pas vraiment croire cet employé. On a donc tout tenté pour trouver un 4X4 à louer. Et  on y a mis toute notre énergie. Au bout d’un long moment, il a bien fallu se rendre à l’évidence : on ne trouverait jamais personne pour nous louer un 4X4. Une expatriée française de passage nous a un peu plus achevés en nous disant que le parc était vraiment magnifique et qu’il serait plus que dommage de ne pas y aller.

Enfin, nous aurons tout de même eu un aperçu des plages de Shark Bay. En chemin, nous avons découvert la jolie plage de Shell Beach, qui a pour particularité de n’être formée que de coquillages. 




Tout ce blanc mixé à trop de soleil, ça pique les yeux 

Heureusement, notre prochaine destination s’annonçait absolument parfaite : toute la baie de Ningaloo Reef, entre Coral Bay et Exmouth. De superbes plages jalonnent la baie, où on peut aussi faire de la plongée. En effet, cette baie possède une petite barrière de corail, à l’instar de sa grande sœur, mais en version réduite. Cette petite barrière est accessible directement depuis certaines plages, sans avoir à prendre de bateau. On se voyait donc passer des journées extrêmement harassantes à alterner entre séances de  snorkelling (masque-tuba) au-dessus des coraux, baignade dans une eau chaude, et bronzette sur la plage.  Le temps ne pouvait y être que magnifique : un mois qu’on guettait la météo, qui y annonçait imperturbablement un beau 35 degré ensoleillé chaque jour.

Aucun risque de mauvais temps donc. C’est la destination où aller pour y trouver du soleil à coup sûr.  Il n’y pleut que quelques jours chaque année, regroupés en général sur une même semaine. Il faudrait vraiment ne pas avoir de chance pour tomber pile cette semaine-là.

On ne doit vraiment pas être chanceux.  Arrivés à Coral Bay sous un grand ciel gris, on a eu droit toute la journée au grand sourire des locaux « des mois qu’on meurt de chaud et qu’on attend un refroidissement ». Bon, on a souri jaune en se disant que ça irait mieux du côté d'Exmouth, où nous nous sommes donc rendus.

Quelques photos de Coral Bay 


 

Photos prises rapidement pendant une éclaircie. La dernière photo montre un aperçu de ce qu'est une plage extrêmement bondée en Australie. 

Arrivés dans la région d'Exmouth, nous avons commencé par nous rendre au Cape Range National Park, qui regroupe des sites de plongée et des gorges désertiques.  A l’entrée du parc, grand sourire de la personne à l’accueil « Vous êtes extrêmement chanceux ! Vous allez faire partie des très rares touristes à voir de la pluie dans le désert ! Et je vous recommande d’aller plonger aujourd’hui, la visibilité est extraordinaire quand le ciel est couvert ! » On a donc savouré notre chance toute la journée, en décidant tout de même de remettre le snorkelling à plus tard, n'étant pas extrêmement convaincu par l'argument de la visibilité.

 

Petit aperçu de ce que nous avons pu voir du parc 

Nous avons fini la journée en allant poser notre tente dans un camping d'Exmouth, en décidant d'y rester le temps que la pluie se calme et qu'on puisse retourner finir la visite du Cape Range national park. 

Vous avez déjà fait déjà fait du camping en tente sous des pluies tropicales incessantes ? Et bien, je vous le recommande, c’est une expérience dont on se souvient ! Les journées de pluie sont encore plus fun sous une tente que dans un van.  C’est encore mieux quand les pluies se changent en inondations. Au moins, impossible de sortir la voiture et d’aller où que ce soit : il faut donc faire marcher votre imagination pour trouver comment vous occuper.  Une fois que vous vous êtes amusés à presque pouvoir nager tout habillés dans ce qui un jour auparavant était encore un chemin, une foultitude d’activités vous attendent : course rapide pour transporter les affaires de la tente dans la voiture sans les tremper encore plus, course d’orientation pour arriver le premier dans un abri où vous essaierez vainement de faire sécher les dites affaires…  Bon et quand même pas mal de fous rires aussi pour faire passer le temps de façon plus agréable !

Nous sommes donc toujours à Exmouth où on squatte dans un camping en attendant que tout ceci passe. On a trouvé un super refuge dans la laverie du camping où on a passé notre journée à se protéger des trombes d'eau en essayant tant bien que mal de faire sécher la tente et toutes nos affaires, à écrire cet article, à regarder des épisodes de "man versus wild" à 4 dans la tente... 


La laverie que nous avons habitée pendant 24 heures 

Comme la tente se plaisait bien dans la laverie, on y aussi finalement passé toute la nuit. 
Au petit matin : miracle, la pluie s'était enfin arrêtée, laissant place à un grand soleil. On était donc soulagé de pouvoir reprendre le fil de nos activités. Un petit tour à l'office de tourisme pour se renseigner sur l'état des routes après le passage de la pluie nous aura vite refroidis. Pas possible de retourner dans le parc national, toutes les routes y étant interdites d'accès. Pas possible non plus de sortir d'Exmouth, toutes les routes étant aussi coupées jusqu'à nouvel ordre. 

Du coup, on continue à glandouiller dans le camping, en alternant entre plage et piscine. (bon, d'accord, il y a pire qu'Exmouth comme lieu d'arrêt forcé !) Des questions se posent cependant. Allons-nous rester bloqués éternellement à Exmouth ? Allons-nous ne plus jamais vouloir en repartir ? Ou allons-nous pouvoir enfin snorkeller ou du moins reprendre la route pour aller ailleurs ? 

Réponse au prochain épisode !