lundi 30 décembre 2013

Noël au soleil

On ne va pas se mentir. Les alentours de Melbourne, où nous sommes en ce moment, ce n’est pas vraiment l’endroit idéal où séjourner en décembre pour être absolument certains d’avoir un climat parfait et ensoleillé.
Si vous voulez être sûrs d’avoir du soleil en décembre, vous pouvez aller, et bien, disons, à peu près partout ailleurs en Australie.
Il semble régner un micro-climat assez étrange sur Melbourne : pluie un jour, 40 degrés le lendemain pour retomber à 15 degrés et des nuages le jour d’après. Un peu comme si toutes les saisons semblaient se succéder sur une semaine, voire parfois sur une même journée.

Ceci donne lieu à des situations assez cocasses. Par exemple, nous sommes arrivés un lundi à Séville, la ville où on bosse, à 40 km de Melbourne, pour commencer à y travailler le lendemain. Ce jour-là, il pleuvait des trombes. On se rend donc dans le centre commercial du coin pour chercher des K-ways, n’étant absolument pas équipés, histoire de limiter la casse si on devait bosser sous la pluie. Au premier magasin, (K-mart, le royaume du backpacker), on cherche partout, on fouille tous les habits, impossible à trouver. Partout des maillots, des chapeaux, des shorts, mais pas de K-ways. On demande à une vendeuse qui nous répond un truc du genre : « non, non, nous n’en avons pas, puisque là, on est en été. ». Ah oui, c'est vrai, on est en été. C'est sûr, que, comme ça, là, on ressentait pas comme évident le fait d’être en été. Mais, hum, les gérants du magasin ne savent pas où ils habitent ? Ils se sont crus en plein désert ? Parce que là, en regardant par la fenêtre, on voit de l’eau, du brouillard, des nuages, mais aucun rayon de soleil à l'horizon. Et puis il fait froid, et la clim à fond dans le magasin, quand il fait 10 degrés dehors, c’est pas vraiment non plus une super idée.
Bref, nouvel essai dans un autre magasin pour un même résultat, nous sommes repartis les mains vides.

Ceci dit, pas besoin d’aller très loin de Melbourne pour échapper à ce micro-climat : 2-3 heures vers le nord, où on bossait avant, et vous êtes assurés d’être inondés de soleil et d’avoir très chaud dès le mois de novembre.  

Mais dans notre cas, c’est pas vraiment un souci, depuis Séville, on s’évite les grosses chaleurs pour travailler, et on profite d’une région super jolie et verdoyante (ceci n’étant sans doute pas sans rapport avec le climat).

On vous avait dit que ce nouveau boulot dans les cerises se passait plutôt bien, au final, il se passe vraiment même plus que très bien, et dans une bonne ambiance. Et pour une fois on est bien payé. John, notre boss, a la lumineuse idée de mieux payer au panier les jours où les cerises sont rares, pas mûres ou trop abîmées, et qu'on ne peut donc pas en ramasser assez pour faire un rendement correct. Ca paraît pourtant pas révolutionnaire comme ça, mais c'est la première fois qu'on le voit. 

Le seul souci, c'est que, parfois, des bus de touristes débarquent pour visiter la ferme et faire une dégustation de vins (John possède aussi des vignes). A ce moment-là, c'est un peu deux mondes qui se croisent, qu'on pourrait catégoriser assez grossièrement comme les bien habillés (eux) et les crados tout boueux (nous). Le summum, c'est le jour où une femme a demandé à Jérémie si elle pouvait le prendre en photo en train de bosser. Bien sûr, et puis, la prochaine fois, on fera rajouter quelques cages et on te donnera des cacahuètes à nous balancer dans la tronche. 

Ce jour-là, on faisait du packing. Parce que certains jours, (très rarement, mais c'est arrivé), il nous arrive de ne pas ramasser de cerises mais d'aller bosser à l'entrepôt. Dit comme ça, on pourrait se dire que ça nous change un peu. Le problème, c'est que c'est inexaltant au possible.
En gros, tu es toute la journée face à ton tapis roulant, en train de regarder passer les cerises que tu as cueillies la veille.  Tous tes sens doivent être en alerte pour ne pas faillir à ta mission : vérifier chaque cerise et jeter les pourries - trop mûres - pas assez mûres. Pour donner le maximum de chances de réussites à cette mission, le tout passe entre les mains de 3 personnes successives avant d'être empaqueté. Mais je suis sûre, que, même si on mettait la population entière de l'Australie sur la chaîne, il resterait toujours au moins une pourrie sur le lot. Tout l'enjeu et de réussir à ne pas s'endormir sur son tapis ou à ne pas se taper de bad trip (oh !! ça tangue ! je suis sur un bateau !! ahhh !! je recuuule ! - ou alors c'est juste le tapis peut être). 

Parfois, les cerises passent une par une et tu en rajoutes un peu en attrapant l'unique cerise et en passant 3 heures à la regarder sous toutes ses coutures. Parfois, un million de cerises arrive en même temps, tu attrapes des poignées par ci par là, tu en fais rouler quelques unes sous tes doigts, tu essayes de regarder partout en même temps, mais le tapis roulant est plus fort que toi et emporte tes cerises alors que tu sais que certaines t'auront filé entre les doigts et échappé à ta surveillance, et que tu ne pourras rien y faire. Enfin, même si les secondes durent des heures, les journées finissent par passer, et, à chaque pause on a droit à des boissons. (Oui, rappelez-vous, le backpacker est TOUJOURS content quand on lui offre quelque chose). 

Sinon, une Néérlandaise, un Autrichien, et Allemand sont venus faire baisser le ratio de français sur la ferme, ce qui est plutôt une bonne chose, d’autant plus que nous avons bien sympathisé.
En particulier, avec Marcel, le jeune Allemand. (oui, oui, Marcel, bien que, comme ça, spontanément, ça n’évoque pas vraiment un prénom allemand). Marcel est tout jeune, à peine 18 ans.
Il est venu nous voir un soir dans notre camp, quelqu’un lui ayant dit qu’on travaillait dans une ferme à cerises où tout se passait bien. Il voulait prendre quelques renseignements sur notre boulot. 

Au fil de la conversation avec Marcel, on s’est rendu compte que lui aussi s’était embourbé (au propre comme au figuré) dans une maintenant célèbre ferme à courgettes dans la ville où on ne veut plus jamais mettre les pieds : Cobram. Au cas où on aurait eu des doutes sur l’intégrité des types pour qui on avait travaillé là-bas, ceux-ci ont vite étaient levés. 
Marcel, donc, a travaillé dans la même ferme que nous, mais le lendemain. Comme nous, il n’y avait quasi rien à ramasser, donc rien à gagner. Comme nous encore, le boss lui a dit que le manager n’était pas du tout content de ce qu’il avait ramassé et ne voulait pas le payer (j’avais oublié de vous raconter ça, je crois. En gros, quand les gens disent au boss qu’ils ne vont pas revenir bosser, il leur sort qu’ils ont ramassé de la merde histoire de ne pas les payer). Sauf que, dans le cas de Marcel, ça a failli tourner à l’affrontement physique, le boss s’est avancé vers lui pour l’intimider et feindre de le frapper, tout ça pour 30 dollars.  Ce type est un malade. 
Au passage, il a quand même réussi à proposer une deal de mafieux à Marcel. Si ça l’intéressait, contre 500 dollars, il pouvait lui faire des faux papiers mentionnant qu’il avait bossé 3 mois dans sa ferme, pour pouvoir renouveler son visa un an d’un plus. (bosser trois mois dans une ferme lors de sa première année est une condition pour pouvoir postuler pour une deuxième année).

Enfin, pourquoi je parle de ce type déjà, ne gâchons pas cet article avec lui.

Tout ça pour dire que, finalement, Marcel est venu travailler sur notre ferme, et que, très vite on l'a un peu pris sous notre aile. 

Il voyageait avec un autre type, qui l’avait pris en co-voiturage et qui était très bizarre. Par exemple, il se barrait sans le prévenir jusqu’à deux heures du mat, alors qu’il avait toutes les affaires de Marcel dans sa voiture, sans se préoccuper de savoir où et comment il allait pouvoir dormir.
Heureusement, on a pu lui prêter une tente et tout ce qu’il fallait pour parer aux absences répétées et imprévues de son co-voitureur. Je ne sais pas si c’était très marrant pour Marcel de rester avec des français de 10 ans de plus que lui, mais en tout cas, on était content de l'avoir avec nous, et on a essayé de l'aider autant que possible, vu que son co-voitureur n'avait pas l'air de trop se préoccuper de lui. 

En tout cas, il reviendra certainement en Allemagne en parlant couramment français. 
Il a bien essayé de nous apprendre quelques trucs en allemand, mais il a dû vite voir qu’on n’était vraiment pas doué.

Entre toutes ces aventures, il fallait aussi qu’on pense à organiser Noël, ce qui s’est fait plus ou moins au dernier moment.  

On voulait le passer avec Marine, Jérémie et Marcel, et retrouver Cyril et Pascaline, qu'on n'avait pas vus depuis un peu plus d'un mois.  

Finalement, quelques jours avant Noël, Pascaline a trouvé une chambre à louer dans une maison sur Philip Island, une superbe île au sud de Melbourne. Elle nous a proposé de passer Noël là-bas, Cyril nous y rejoindrait aussi.
Le temps de faire semblant de travailler un peu le 24 au matin, d’embarquer avec nous Adeline et Julie, deux françaises rencontrées sur notre campement, et nous voilà partis pour Philip Island.


 
               
On n'aura pas ramassé beaucoup de cerises ce jour-là, mais on aura fait une bonne séance photo, et avant de partir, on aura réussi à se faire offrir des bouteilles de vin par le patron. Comme il fait aussi des vignes, on a tenté un « on voudrait vous acheter des bouteilles, si ce n’est pas trop cher… ». On pense qu’il a eu pitié de nous.  

En chemin, on est allé acheter de quoi essayer de faire un repas un peu festif, et là gros casse-tête.
Pas la peine de chercher à acheter du foie gras, ou du magret ici. Je crois que les Australiens ont l’habitude de faire un gros barbeuc pour Noël, ce qu’on aurait bien fait aussi, mais il vaut mieux avoir un barbeuc dans ces cas-là. 
On s’est vite mis d’accord pour l’entrée (salade de saumon), les desserts (tiramisu et gâteau au chocolat, pas trouvé de bûches ici), et l’accompagnement (gratin dauphinois). Restait la viande… Là, on séchait un peu. Comme on hésitait entre tout, et bien, on a finalement choisi de ne pas choisir en prenant un peu de tout et n’importe quoi. Agneau, mini steaks épicés, saucisse, saucisses de bœuf ( ???). Ok, niveau viande, ça ne faisait pas forcément Noël, mais, au moins, tout le monde pouvait faire son marché. 

A notre arrivée chez Pascaline, on a rencontré d'autres backpackers : quelques Français et un Italien. On avait peur d'être nostalgiques de nos familles le soir de Noël, mais heureusement, le fait de tous se retrouver, et de rencontrer de nouvelles personnes, je crois qu'on a tous passé un super réveillon. 


 

 

Cooking time 


 




Parce que c’était Noël et pour que ce soit quand même un  peu la fête, on a opté pour le traditionnel « chacun achète un petit cadeau et on tire au sort la personne à laquelle on va l’offrir ».

2 critères pour le choix du cadeau à acheter :
-pas cher (on est des backpackers)
-utile pour un backpacker (logique puisqu’on est toujours des backpackers), la notion d’utilité pouvait être plus ou moins relative.


Un grand merci à Cyril et Marine ! ça y est, je crois qu'on ne manque plus de rien maintenant...

Le lendemain, belle surprise : grand beau soleil et 30 degrés pour le 25 décembre.
On a tous dormi à la maison et on a retrouvé le bonheur de prendre un petit dej en intérieur sans avoir à affronter le froid du matin et à galérer à allumer un réchaud après avoir trouvé la direction du vent.  (meilleure solution : jeter une feuille en l’air)

Après ce petit dej, départ pour une séance bronzette et baignade. Bien évidemment, on n’a pas pu passer à côté des photos en bonnet de Noël sur la plage. C’est pas très original, c’est vrai, vous auriez d'ailleurs certainement espéré qu’on vous épargne ce manque absolu d'originalité, mais c’est pas non plus tous les jours qu’on peut fêter Noël sur la plage. C’était peut- être même la seule fois de toute notre vie (snif snif).


Woolamaï beach 

 

Ces poses n'ont absolument aucun sens...




  
                                                                   





 






 

Super moment sur la plage en tout cas, jusqu’à ce que le drame arrive. 
Après avoir remarqué qu’on était à marée haute, on était en train d’essayer de parler des marées en anglais avec Marcel (on a des sujets de conversation passionants) et je ne sais plus lequel a dit que ça serait marrant qu’une grosse vague arrive et emporte nos affaires posées sur la plage, avec nos appareils photos, téléphones et autres à l’intérieur. 
Ah ah.. sauf que bien sûr THE vague nous avait entendus et elle est arrivée. Là, une montée d’adrénaline nous a tous instinctivement transformés en sauveteurs d’appareils électroniques, nous voilà tous à piquer un sprint en direction de nos affaires, à attraper nos sacs au dernier moment et à les balancer en lieu sûr. Aucune perte à dénombrer, mais dans notre cas, quelques petits grains de sable qui ont profité de toute cette agitation pour s’introduire sournoisement dans l’objectif et bloquer l’appareil. On pensait que ses dernières heures étaient arrivées. Il a fallu la collaboration et les échanges de conseils avisés de plusieurs backpackers pour venir à bout de cet enfoiré de grain de sable et ressusciter l’appareil. Ouf…

Ces émotions passées, on s’est remis à la préparation du repas du 25, qu'on a fait le soir et pas le midi pour déroger un peu à la tradition. Encore une super soirée qu’il a fallu un peu abréger en prévision du réveil à 5 heures le lendemain matin pour nous en retourner à nos cerises. 

Ah, durant cette soirée, on s’est aussi fait un super cadeau de Noël : les achats du billet pour la Tasmanie. Depuis le temps qu’on vous en parle, cette fois, c’est sûr ! départ programmé pour le 10 janvier...


D’ici là, quelques petites heures de boulot demain avant de partir dans un très joli endroit pour faire le 31 décembre. 

Et comme on finit le travail demain, et qu'on est donc à nouveau en vacances, il nous restera encore quelques jours pour un petit road trip dans le Victoria et enfin, enfin le grand départ !

Et on terminera en souhaitant de très très bonnes fêtes à tous ceux qui passent par ces pages ! Une pensée particulière à nos familles et à nos amis qui nous manquent d'autant plus à cette période... 


samedi 14 décembre 2013

Courgettes or not courgettes

Où en étais-je au dernier article ? Ah oui, la courgette. 
Ou zucchini de son nom anglais, qui, je l’imagine, doit en fait être son nom italien. Enfin, quoi qu’il en soit, on vous avait quittés juste avant de commencer notre nouveau job de ramasseurs de courgettes.  
« Great paid », disait l’annonce, enfin, dans notre cas, on se serait contenté amplement d’une « normal paid », voire même d’une « paid » tout court, à condition qu’on puisse travailler à peu près tous les jours et pas trois heures par ci par là.

Nous voilà donc arrivés dans cette magnifique ville de Cobram, à une heure au-dessus de Glenrowan, à la frontière entre le Victoria et le New South Wales, toujours accompagnés de Marine et  de Jérémie, les copains que nous avions rencontrés chez Joséphine.  
Tout comme à Glenrowan, il n y a strictement rien à faire à Cobram, à part ramasser des fruits et des légumes (en même temps, c’est un peu pour ça qu’on est là…)
On n’était pas super ravi d’aller à Cobram pour tout vous dire, on s’y était déjà égaré et enlisé une première fois quelques semaines plus tôt, à taper vainement aux portes de toutes ses fermes, avant de finalement bosser chez Joséphine.
On espérait que, cette fois-ci, la force de Cobram serait avec nous.

Arrivé là-bas, on s’est dit, que, puisqu’on avait un job d’assuré, on pourrait se permettre le luxe de dormir dans un caravan park (un vrai camping quoi) et donc d’avoir accès permanent à l’eau, l’électricité, la douche. On s’y croyait un peu trop je crois…

Une fois arrivés au premier caravan park, le mec nous ouvre en plaçant judicieusement son corps de façon à ce qu’on ne puisse pas rentrer dans son bureau, et nous lance  « Vous êtes des backpackers ? Parce qu’on ne prend pas de backpackers ». 
En fait, c’est surtout ce qu’il a dit ensuite qui était drôle : « On ne prend pas de backpackers parce qu’on n’a pas de camp kitchen -de cuisine- dans le camping ». On a beaucoup aimé son argument, qui a au moins eu le mérite de nous faire marrer. C’est vrai, quoi, comment on faisait d’habitude pour cuisiner sans camp kitchen ?? On s’interroge encore…
Je l’imagine bien se dire dans sa tête : « Tiens, j’ai une idée, et si on ne construisait pas de cuisine dans le camping, comme ça on pourra sortir ce pseudo argument à tous ces parasites de backpackers ? Ca emmerderait tous les autres campeurs, qui du coup ne pourraient pas en profiter, mais c’est pas grave, tant qu’on n’a pas de backpackers !! » 

Arrivés au deuxième caravan park, la femme nous a cette fois sorti qu’elle voulait bien nous prendre, mais que, par contre, il ne fallait pas compter sur de tarifs préférentiels si on envisageait de rester sur une longue durée, parce que c’était bientôt les vacances.

Du coup, on comprend aisément que la plupart des backpackers de Cobram s’installent au bord de la rivière, qui, dans ces circonstances, fait aussi naturellement office de douche.  Si vos pas vous mènent à Cobram un jour, arrêtez-vous au bord de sa rivière, à Thompson beach, c’est apparemment the place to be. A tout heure du jour et de la nuit, vous trouverez un backpacker absolument désespéré d’être là, mais prêt à vous offrir gentiment un verre de Gun (ce vin déguelasse, coupé aux œufs et aux poissons) et à vous refiler des supers bons plans « Ouais les gars, revenez ici ce soir, y aura grosse soirée ! » -euh… grosse soirée ? A Cobram ? Le doute m’habite !! -

Enfin, dans notre cas, on avait  décidé de prendre deux jours dans ce camping et d’aviser ensuite.

Le matin suivant, rendez-vous à la ferme de courgettes  où on a rencontré le boss qui nous a dit de revenir le lendemain pour commencer à travailler.

Entre temps, on a vu dans la ville des annonces pour un festival de rodéo qui se tiendrait pas loin le week end. On était tout content, on s’est dit que, quitte à être là, autant y aller dans le folklore australien et aller voir du cow-boy en action sur des taureaux déchaînés (vous vous dites sans doute que ça fait un peu beauf,  et vous avez raison, mais, si vous étiez là, vous feriez certainement pareil).
La femme de l’office du tourisme nous a un peu refroidis en nous annonçant le prix (clairement un prix établi dans le seul et unique but de tenir les backpackers à distance – non, non, je ne suis pas parano)
Mais je me souviens encore que l’un de nous a sortis « Enfin on verra, si on voit qu’on est bien payé pour notre premier jour de courgettes, on pourra quand même y aller » (ah ah ah !!!)

Enfin, on a eu droit à notre lot de consolation : le rodéo version low cost. 


Jérémie bravant la bête

Ca en jette moins, mais on s’est quand même bien marré.

Le lendemain, donc, premier jour de courgettes. Les courgettes, c’est pas très fun, faut se pencher pour les ramasser, ça fait vite mal au dos et c’est tout boueux. Mais, honnêtement, ce n’était pas notre principale préoccupation. On a passé une partie de la matinée à remplir les cagettes de courgettes, et au bout de trois heures et 5 cagettes remplies à 4 (20 dollars la cagettes) , on avait fini notre champ. Petit coup de fil au boss pour savoir ce qu’on devait faire après « revenez dans deux jours ». Euh, douche froide, trois heures de boulot tous les deux jours, c’est pas avec ça qu’on va se payer  le rodéo ni le caravan park ! Ni rien du tout d'autre, en fait.




Du coup, comme à notre habitude, on  a préféré partir (malgré l’enfumage habituel : mais,  à partir de Noël, il y aura pleiiiiiiiiiin de boulot ! toutes les courgettes seront prêtes ! Peut-être mais on  n’a pas trois semaines à perdre, au revoir, merci !).

L’après-midi,  on était en train de méditer sur tout ça en buvant un café, quand on est tombé sur deux français tout contents.

Intrigués, des français tout contents à Cobram, c’est quand même suspect en plus d’être franchement étonnant, on s’est demandé le pourquoi de cet épanchement d’enthousiasme. Heureusement, ils sont venus à nous et nous ont tout expliqué. Ils venaient de faire 700 bornes en bus depuis Sydney parce qu’ils étaient tombés sur une super annonce pour un boulot bien payé dans les courgettes, avec une « great paid » annoncée. Hum.. comment dire que ça nous rappelait vaguement quelque chose. Recoupement fait, c’était bien pour le même boulot qu’on venait tout juste de quitter. Je crois qu’on les a un peu refroidis….  On leur a quand même offert le café pour leur remonter le moral, et on ne sait pas trop ce qu’ils sont devenus par la suite…

Pour nous, on a encore fait un peu de porte à porte avant d’être frappé d’une évidence : cette ville n’était pas pour nous, il FALLAIT qu’on s’enfuie au plus vite….

Cap vers le sud et interdiction absolue de reprononcer le nom de Cobram !

Le lendemain, loin de là, appel à plusieurs fermes du coin jusqu’à ce que John décroche et nous propose de faire un essai le surlendemain. Notre destin nous poursuivait toujours : on allait à nouveau cueillir des cerises ! Aucun enthousiasme dans les rangs cette fois-ci, on attendait de voir…

Les cerisiers, on maîtrise maintenant, on sait que selon le type d’arbres, ça peut être le bon plan ou la misère.

Enfin, en attendant ce fameux surlendemain et histoire de se changer les idées, sur un coup de tête, on est parti à Melbourne, pour un passage aussi express que pluvieux .  (Les deux étant liés dans une certaine mesure)
En arrivant, au crépuscule, on est allé sur une petite jetée pour observer des sympathiques habitants : des petits pingouins qui remontent sur la jetée tous les soirs après leur partie de  pêche.


Ne cherchez pas de pingouins sur la photo : on en a bien vu, mais impossible d’obtenir une photo qui rende quoi que ce soit, le flash est interdit. Du coup, on a quand même pris une photo de Melbourne du bout de cette jetée, c’est sympa aussi, non ?

Le lendemain, petites déambulations dans la ville, vite arrêtées par des trombes d’eau. Du coup, tout trempés, on s’est réfugié dans le premier endroit fermé venu (O ! Un starbucks ! Mais quelle coïncidence !)
















                                                        Ned Kelly est par là aussi ....

                                  

       Le pont des arts version Melbourne, bien moins fourni que le parisien ! 


 


Rue des tags, qui évolue en permanence ! 

On aura eu tout de même un petit aperçu de Melbourne, mais on reviendra l’explorer plus en détails un jour de soleil, promis ! (Cyril, il faudra qu’on passe à ton resto d’ailleurs !)

On a donc laissé la ville dernière nous pour prendre la direction de la ferme de John à Seville, dans la Yarra Valley, à une heure de là. Oui, oui Seville, ses collines, ses vignes, ses cerises… Bon, ok, ça en jette bien moins que son illustre homonyme andalouse.  Mais pour une fois, la région est plutôt jolie, et il y a des balades sympas à faire dans le coin les jours off.






Ca fait une semaine que nous sommes ici et tout s’y passe plutôt bien. Une grande partie des cerises de John sont éclatées par la pluie, mais il a eu la judicieuse idée de prendre  ce critère en compte et de beaucoup mieux payer au panier du coup. Et comme on bosse des jours complets, on s’en sort pas trop mal.



Nouveau cadre de travail, on a connu pire...

Le ratio de backpackers français est toujours  autant désespérant  par contre : 14 français et demi sur 16 backpackers sur la ferme.
Le un et demi restant est évidemment dénué de tout anglophone, étant composé d’un espagnol  et d’une franco-espagnole.

Cette fois-ci, on ne dort pas sur la ferme par contre, même si on y a accès à une vraie douche, ce qui est fortement appréciable. On dort par ci par là sur Seville et dans ses environs, et pas de rangers en vue pour l’instant…

On devrait avoir ce boulot jusqu’à Noël à peu près, et après, on ne sait pas trop…
On parle toujours d’aller en Tasmanie, Marine et Jérémie sont très motivés eux aussi.
Mais on n’est pas du tout sûr de pouvoir trouver du boulot là-bas, apparemment, c’est déjà blindé en backpackers.  Bref, on hésite, on hésite, en attendant, les places sur le ferry sont prises d’assaut et les prix montent avec l’arrivée des grandes vacances d’été. Mais on ne désespère pas pour autant !

Suite au prochain numéro ! 


mercredi 4 décembre 2013

Le temps des cerises !

Je commence cet article de notre nouveau campement 4 étoiles, au milieu des bêlements de chèvres qui gambadent autour de nous en toute quiétude. 
Pour savoir comment nous en sommes arrivés là, petit retour en arrière. 

Après nos diverses tentatives professionelles moins ou moins glorieuses dans les oranges et les vignes, nous avons à nouveau parcouru les routes du Victoria dans l'espoir de tester un nouveau travail, et de le garder plus de deux jours cette fois-ci si possible. 
C'est comme ça que nous avons atteri dans la ferme de Joséphine, à Glenrowan. 

Glenrowan et ses 900 habitants ne vous disent sans doutes rien mais tous les Australiens connaissent ce village pour avoir été le dernier point de passage de Ned Kelly avant qu'il ne rende l'âme.
Ned qui ?? Je vous rassure, si vous n'en avez jamais entendu parler, à moins que vous ne soyez Austalien, votre culture n'est pas défaillante (et je la félicite si vous voyez de qui il s'agit). Par contre, je vous sens piqués dans votre curiosité, alors en quelques mots, la vie de Ned Kelly ! (ne me remerciez pas !) 

Ned Kelly, puisque c'est de lui dont on parle, est né au milieu du 19 ème siècle, à une époque où les habitants du bush souffraient de nombreuses injustices de la part des propriétaires terriens, protégés par la justice. Ned Kelly et son clan familial oeuvreront contre ce système. Ils sont souvent soupçonnés de vols de chevaux et de bétail, parfois à tort. Ned Kelly sera vite considéré comme un bushranger, ces habitants du bush qui cherchaient à survivre en échappant aux autorités, à coup d'attaques de diligences ou braquages de banques. 

En 1878, un agent prétend avoir été attaqué par Ned Kelly et son clan. Plus tard, il sera renvoyé de la police et accusé de mensonge, mais à cet instant-là, Ned Kelly part en cavale, ne pouvant prouver son innocence. 
Lors de cette cavale qui a mal tourné, trois policiers seront tués. Sa tête sera mise à prix par la suite, mais il bénéficiera d'énormes soutiens au sein de la population, qui lui ont permis, ainsi qu'à son clan, d'échapper longtemps aux autorités. Ces soutiens sont entre autres liés à la dénonciation des abus de pouvoir, du fait notamment que la police détiendra de nombreux amis et sympathisants de Kelly, sans aucune charge, durant 3 mois. Retranchés avec ses amis dans une auberge à Gleworan, Ned Kelly prend en otage 70 personnes en attente des confrontations avec la police. Des coups de feu éclatents, et tous les membres de son clan sont tués. Lui survit, sera condamné à mort puis pendu par la suite. 

En résumé, Ned Kelly sera considéré comme un Robin des Bois modernes, figure de résistance à l'autorité. D'autres le verront comme un tueur de policiers. 
En tout cas, impossibe d'espérer échapper à la légende de Ned à Glenrowan. Le village semble vivre uniquement du souvenir de Ned. 

Il suffit de s'égarer 5 minutes dans la seule et unique rue du village pour s'en convaincre : une succession de magasins de souvenirs poussiéreux, exposant pêle-même des portes clés "Ned kelly" et des armes factices, un pub très originalement appelé "Ned Burger", un "Kelly high school" des hôtels à la gloire de notre homme, et bien évidemment le musée qui lui est consacré. Un panneau vous avertit à l'entrée du musée :  vous allez avoir peur. 



 



Malheureusement, tout ces efforts ne semblent pas suffisants pour rentabiliser les commerces, le touriste se fait relativement rare, et la plupart des boutiques cherchent à être rachetées. 

Voilà pour la partie historico-mercantile. 

Sinon, à Glenrowan, il y a aussi des vergers, et parmi ceux-là, le verger de Joséphine donc, productrice de cerises. 



Vue sur les cerisiers 


Vue au-delà des cerisiers 


La star des lieux 



Remplissage des buckets 



La technique du crochet pour aller chercher les cerises tout en haut 

Joséphine paraît être la boss la plus cool au monde. Le premier jour, elle nous a expliqué qu'elle ne serait pas derrière nous à nous mettre la pression, que, si on voulait, on ne pouvait bosser que deux heures par jour, à condition qu'elle en soit avertie, faut pas déconner non plus....

Peut-être parce que, même si nous avons affaire à elle, ce n'est pas vraiment la boss en fait. Elle reprend l'exploitation de sa mère, trop malade pour la gérer, et comme elle nous l'a expliqué, la paperasse et la gestion d'une ferme, ce n'est pas son truc. Son truc, c'est de ramasser des fruits. Ce qui n'est pas de bol puisque c'est la tâche qui nous a été assignée à nous. 

Pour l'aider dans la ferme, elle est assistée de Brad. 
Brad s'occupe entre autre de passer dans les rangées pour ramasser nos paniers remplis de cerises. Ce qui fait que c'est avec lui que l'on  est en contact  pendant la journée, et donc, c'est à lui qu'on pose toutes les questions sur les cerises qui nous passent par la tête. Oui, on a plein de questions sur les cerises, parce que, la cerise, c'est un peu devenu notre sujet de conversation numéro 1 : comment reconnaître ses différentes variétés, comment optimiser ses techniques de ramassages... A vrai dire, la cerise pour nous, c'est un peu comme la crevette pour Bubba. 
Pour en revenir à Brad, le problème, c'est que, dès qu'on lui posait une question sur les cerises, on s'est vite rendu compte qu'il nous répondait un peu au hasard. 
Comme il nous l'expliquera plus tard, ce n'est pas son truc les cerises.  Son truc à Brad, c'est de chercher de l'or. C'est un peu par accident qu'il s'est retrouvé dans cette galère, avant de s'en retourner à ses mines d'or. 

En tout cas, bosser avec Brad et Joséphine, c'est plutôt sympa et on a droit à des petits bonus : barbecue offert le samedi soir, safari nocturne en pick up à travers les champs de cerisiers et de cactus, à la recherche des wombats...
Au final, grand souvenir même si on n'aura pas vu de wombats. Mais, en lot de consolation, un oppossum et quelques wallabies. 



Oppossum perché sur sa branche

Dans nos attributions de ramasseurs, nous ne sommes pas tout seuls. 

Nous faisons partie de l'équipe des réguliers, et, à ce titre, nous avons le droit et l'immense privilège de camper sur le terrain de Joséphine. 
Là, on a fait jackpot : 5 autres backpackers, tous français. Et encore, il y en avait un de plus qui est parti. Ce qui fait qu'on parle français quand on se lève, quand on travaille, quand on se retrouve tous le soir ou quand il n'y a pas de boulot -c'est à dire souvent.
Heureusement - ou malheureusement pour lui - Ollie, un anglais a eu la bonne idée de nous rejoindre la deuxième semaine. 

Ah, je ne vous ai pas encore parlé de notre campement ? 



Notre pièce principale, commune à tous les résidents : un superbe assemblage de tôle, de table, de bâche, de bouts de bois...récupérés par ci par là, sur le terrain de Joséphine. 


Heureusement, la vue rattrape un peu tout ça...

A proximité immédiate de la salle commune : des chèvres et des boucs, qui nous réveillent parfois la nuit et semblent adorer sauter sur nos voitures, des déjections de chèvres et de boucs, Jack le chien, qui vient nous voir aux heures des repas, un cheval et des champs de cactus. 






                                                            Une partie du troupeau




 Des cactus qu'on sait pas trop pourquoi ils sont là 

Oui, on ne sait pas trop à quoi servent les cactus. Apparemment, ça fait des fruits qui peuvent se ramasser, comme nous a raconté Ollie qui a travaillé sur la ferme l'année d'avant. Le seul souci, c'est qu'il est resté avec des épines plantées dans les visage deux mois après. En tout cas, ces champs de cactus ne doivent pas trop plaire à Brad. Un jour que Joséphine nous faisait une démonstration de tir de fusil et nous proposait de nous apprendre à tirer, (on est dans la campagne) Brad a eu une envie subite d'éclater un cactus à coup de fusil, ce qu'il a brillament réussi.
Personnellement, à sa place, j'aurais certainement choisi d'éclater un ou deux cerisiers. 

Côté hygiène, nous avons droit à des superbes toilettes de chantiers. On peut aussi aller se doucher dans la salle de bain familiale, à condition qu'il y ait quelqu'un dans la maison et que la salle de bain soit libre, c'est à dire pas tout le temps. Le reste du temps, heureusement, nous avons pu recycler un vieux canon en douche solaire. 



Température de l'eau : aléatoire. Débit : inexistant. 

Malgré ce confort, un peu spartiate, on coule des jours tranquilles sur notre campement. On a eu la chance de tous bien s'entendre : Marie et Alex, Marine et l'autre Jérémie, et nous. Sans oublier Ollie. 

Jérémie s'est trouvé un double spirituel en la personne de l'autre Jérémie : même humour, même geek attitude... et comme le dit le fameux proverbe "un Jérémie ça va, deux Jérémie, bonjour les dégâts..." C'est pas facile tous les jours...

Ceci dit, il faut dire qu'il valait mieux qu'on se supporte à peu près tous, vu tout le temps qu'on passe ensemble. La première semaine, sur sept jours, on a dû travailler deux jours et demie (les cerises, c'est capricieux, ça mûrit les unes après les autres, et l'exploitation est petite et n'offre donc pas forcément du travail tous les jours). 
Ca laisse donc une large amplitude de temps passé tous ensemble, dans notre campement de luxe.  On a eu tout loisir pour redécouvrir des petits plaisirs simples : jouer aux cartes et se perfectionner à la belote, se balader et risquer sa vie dans des cascades pas loin d'ici, se moquer des accents des uns et des autres - venant tous des 4 coins de la France. On se croyait un peu en colonie de vacances. Je crois même qu'on peut dire qu'on était heureux. 

 



Séance coupage de cheveux par Alex


Hamburgers partie ! (C'était au début, on croyait encore qu'on gagnerait assez de sous pour se faire des vrais repas...)


La deuxième semaine, on a pu travailler un peu plus. Bon, on a quand même presque rien gagné non plus. On devait passer notre temps à fouiller dans les arbres dans le but de trouver et de récupérer seulement les 10 pour 100 de cerises les plus mûres, ce qui fait que nos paniers ne se remplissaient pas beaucoup, ce qui est embêtant quand on est payé au panier. 
Evidemment, tout ceci n'était pas très positif pour nos porte-monnaie. 

Du coup, les premiers soirs, on s'est retrouvé autour de quelques bières, puis, il a fallu baissé en gammes, restrictions budgétaires obligent. Après les bières, nous sommes passés au coca, puis au sirop de citron, et enfin au thé.
Mais bon, ça ne nous empêchait pas de continuer à bien nous marrer tous ensemble. 

Au bout de la deuxième semaine, Joséphine nous a annoncé qu'il n y avait plus de travail sur sa ferme. Marie et Alex sont partis sur Melbourne. 
Pour Marine, les Jérémie et moi, Joséphine nous a trouvé encore trois jours de travail dans une autre ferme à cerises, toujours sur Glenrowan.

Et là .... Victoire ! 
On a enfin pu travailler des journées complètes, avec des cerises toutes mûres, et surtout qu'on pouvait toutes décrocher de l'arbre. Résultat, un rendement qu'on ne pensait jamais pouvoir atteindre avec des cerises. Du coup, on a un peu perdu le sens des réalités, on s'est dit qu'on pouvait s'autoriser quelques folies, un mac do par exemple. 
Malheureusement, sur cette ferme, il n y avait du travail que pour 2 jours et demi, ce qui est fort dommage, puisqu'en deux jours et demi, on aura gagné autant d'argent qu'en deux semaines dans la première ferme. Mais ainsi va la vie... 


 


Kangourou qu'on croise sur le chemin du travail pour se rendre sur la deuxième ferme. Renseignement pris auprès de Chris (le Brad d'ici) c'est un vieux mâle chassé de son clan, sur le point de mourir. Bon...

La saison des cerises étant terminée à Glenrowan, on s'est donc retrouvé sans travail, alors que notre idée de base, c'était de travailler un bon mois, pour mettre des sous de côté avant d'aller en Tasmanie (notre nouvelle lubie). Re cogitation "qu'est-ce qu'on fait où on va" qui n'aura pas duré très longtemps cette fois-ci. Au premier coup de fil passé, un fermier a accepté de nous prendre dans sa ferme à 120 km de là. L'idée, c'est d'y passer environ deux semaines, avant de partir pour de bon pour la Tasmanie. 

Et dans cette nouvelle aventure, on embarque avec Marine et l'autre Jérémie avec nous. Parce qu'on s'est quand même super bien entendu. Notre prochaine tâche, dès demain si tout va bien : ramasser des courgettes ! 

On en est donc à notre quatrième boulot en un mois, et je suis sûre que vous serez à l'affût du compte-rendu de nos exploits de ramasseurs de courgettes dans un prochain article !