samedi 14 décembre 2013

Courgettes or not courgettes

Où en étais-je au dernier article ? Ah oui, la courgette. 
Ou zucchini de son nom anglais, qui, je l’imagine, doit en fait être son nom italien. Enfin, quoi qu’il en soit, on vous avait quittés juste avant de commencer notre nouveau job de ramasseurs de courgettes.  
« Great paid », disait l’annonce, enfin, dans notre cas, on se serait contenté amplement d’une « normal paid », voire même d’une « paid » tout court, à condition qu’on puisse travailler à peu près tous les jours et pas trois heures par ci par là.

Nous voilà donc arrivés dans cette magnifique ville de Cobram, à une heure au-dessus de Glenrowan, à la frontière entre le Victoria et le New South Wales, toujours accompagnés de Marine et  de Jérémie, les copains que nous avions rencontrés chez Joséphine.  
Tout comme à Glenrowan, il n y a strictement rien à faire à Cobram, à part ramasser des fruits et des légumes (en même temps, c’est un peu pour ça qu’on est là…)
On n’était pas super ravi d’aller à Cobram pour tout vous dire, on s’y était déjà égaré et enlisé une première fois quelques semaines plus tôt, à taper vainement aux portes de toutes ses fermes, avant de finalement bosser chez Joséphine.
On espérait que, cette fois-ci, la force de Cobram serait avec nous.

Arrivé là-bas, on s’est dit, que, puisqu’on avait un job d’assuré, on pourrait se permettre le luxe de dormir dans un caravan park (un vrai camping quoi) et donc d’avoir accès permanent à l’eau, l’électricité, la douche. On s’y croyait un peu trop je crois…

Une fois arrivés au premier caravan park, le mec nous ouvre en plaçant judicieusement son corps de façon à ce qu’on ne puisse pas rentrer dans son bureau, et nous lance  « Vous êtes des backpackers ? Parce qu’on ne prend pas de backpackers ». 
En fait, c’est surtout ce qu’il a dit ensuite qui était drôle : « On ne prend pas de backpackers parce qu’on n’a pas de camp kitchen -de cuisine- dans le camping ». On a beaucoup aimé son argument, qui a au moins eu le mérite de nous faire marrer. C’est vrai, quoi, comment on faisait d’habitude pour cuisiner sans camp kitchen ?? On s’interroge encore…
Je l’imagine bien se dire dans sa tête : « Tiens, j’ai une idée, et si on ne construisait pas de cuisine dans le camping, comme ça on pourra sortir ce pseudo argument à tous ces parasites de backpackers ? Ca emmerderait tous les autres campeurs, qui du coup ne pourraient pas en profiter, mais c’est pas grave, tant qu’on n’a pas de backpackers !! » 

Arrivés au deuxième caravan park, la femme nous a cette fois sorti qu’elle voulait bien nous prendre, mais que, par contre, il ne fallait pas compter sur de tarifs préférentiels si on envisageait de rester sur une longue durée, parce que c’était bientôt les vacances.

Du coup, on comprend aisément que la plupart des backpackers de Cobram s’installent au bord de la rivière, qui, dans ces circonstances, fait aussi naturellement office de douche.  Si vos pas vous mènent à Cobram un jour, arrêtez-vous au bord de sa rivière, à Thompson beach, c’est apparemment the place to be. A tout heure du jour et de la nuit, vous trouverez un backpacker absolument désespéré d’être là, mais prêt à vous offrir gentiment un verre de Gun (ce vin déguelasse, coupé aux œufs et aux poissons) et à vous refiler des supers bons plans « Ouais les gars, revenez ici ce soir, y aura grosse soirée ! » -euh… grosse soirée ? A Cobram ? Le doute m’habite !! -

Enfin, dans notre cas, on avait  décidé de prendre deux jours dans ce camping et d’aviser ensuite.

Le matin suivant, rendez-vous à la ferme de courgettes  où on a rencontré le boss qui nous a dit de revenir le lendemain pour commencer à travailler.

Entre temps, on a vu dans la ville des annonces pour un festival de rodéo qui se tiendrait pas loin le week end. On était tout content, on s’est dit que, quitte à être là, autant y aller dans le folklore australien et aller voir du cow-boy en action sur des taureaux déchaînés (vous vous dites sans doute que ça fait un peu beauf,  et vous avez raison, mais, si vous étiez là, vous feriez certainement pareil).
La femme de l’office du tourisme nous a un peu refroidis en nous annonçant le prix (clairement un prix établi dans le seul et unique but de tenir les backpackers à distance – non, non, je ne suis pas parano)
Mais je me souviens encore que l’un de nous a sortis « Enfin on verra, si on voit qu’on est bien payé pour notre premier jour de courgettes, on pourra quand même y aller » (ah ah ah !!!)

Enfin, on a eu droit à notre lot de consolation : le rodéo version low cost. 


Jérémie bravant la bête

Ca en jette moins, mais on s’est quand même bien marré.

Le lendemain, donc, premier jour de courgettes. Les courgettes, c’est pas très fun, faut se pencher pour les ramasser, ça fait vite mal au dos et c’est tout boueux. Mais, honnêtement, ce n’était pas notre principale préoccupation. On a passé une partie de la matinée à remplir les cagettes de courgettes, et au bout de trois heures et 5 cagettes remplies à 4 (20 dollars la cagettes) , on avait fini notre champ. Petit coup de fil au boss pour savoir ce qu’on devait faire après « revenez dans deux jours ». Euh, douche froide, trois heures de boulot tous les deux jours, c’est pas avec ça qu’on va se payer  le rodéo ni le caravan park ! Ni rien du tout d'autre, en fait.




Du coup, comme à notre habitude, on  a préféré partir (malgré l’enfumage habituel : mais,  à partir de Noël, il y aura pleiiiiiiiiiin de boulot ! toutes les courgettes seront prêtes ! Peut-être mais on  n’a pas trois semaines à perdre, au revoir, merci !).

L’après-midi,  on était en train de méditer sur tout ça en buvant un café, quand on est tombé sur deux français tout contents.

Intrigués, des français tout contents à Cobram, c’est quand même suspect en plus d’être franchement étonnant, on s’est demandé le pourquoi de cet épanchement d’enthousiasme. Heureusement, ils sont venus à nous et nous ont tout expliqué. Ils venaient de faire 700 bornes en bus depuis Sydney parce qu’ils étaient tombés sur une super annonce pour un boulot bien payé dans les courgettes, avec une « great paid » annoncée. Hum.. comment dire que ça nous rappelait vaguement quelque chose. Recoupement fait, c’était bien pour le même boulot qu’on venait tout juste de quitter. Je crois qu’on les a un peu refroidis….  On leur a quand même offert le café pour leur remonter le moral, et on ne sait pas trop ce qu’ils sont devenus par la suite…

Pour nous, on a encore fait un peu de porte à porte avant d’être frappé d’une évidence : cette ville n’était pas pour nous, il FALLAIT qu’on s’enfuie au plus vite….

Cap vers le sud et interdiction absolue de reprononcer le nom de Cobram !

Le lendemain, loin de là, appel à plusieurs fermes du coin jusqu’à ce que John décroche et nous propose de faire un essai le surlendemain. Notre destin nous poursuivait toujours : on allait à nouveau cueillir des cerises ! Aucun enthousiasme dans les rangs cette fois-ci, on attendait de voir…

Les cerisiers, on maîtrise maintenant, on sait que selon le type d’arbres, ça peut être le bon plan ou la misère.

Enfin, en attendant ce fameux surlendemain et histoire de se changer les idées, sur un coup de tête, on est parti à Melbourne, pour un passage aussi express que pluvieux .  (Les deux étant liés dans une certaine mesure)
En arrivant, au crépuscule, on est allé sur une petite jetée pour observer des sympathiques habitants : des petits pingouins qui remontent sur la jetée tous les soirs après leur partie de  pêche.


Ne cherchez pas de pingouins sur la photo : on en a bien vu, mais impossible d’obtenir une photo qui rende quoi que ce soit, le flash est interdit. Du coup, on a quand même pris une photo de Melbourne du bout de cette jetée, c’est sympa aussi, non ?

Le lendemain, petites déambulations dans la ville, vite arrêtées par des trombes d’eau. Du coup, tout trempés, on s’est réfugié dans le premier endroit fermé venu (O ! Un starbucks ! Mais quelle coïncidence !)
















                                                        Ned Kelly est par là aussi ....

                                  

       Le pont des arts version Melbourne, bien moins fourni que le parisien ! 


 


Rue des tags, qui évolue en permanence ! 

On aura eu tout de même un petit aperçu de Melbourne, mais on reviendra l’explorer plus en détails un jour de soleil, promis ! (Cyril, il faudra qu’on passe à ton resto d’ailleurs !)

On a donc laissé la ville dernière nous pour prendre la direction de la ferme de John à Seville, dans la Yarra Valley, à une heure de là. Oui, oui Seville, ses collines, ses vignes, ses cerises… Bon, ok, ça en jette bien moins que son illustre homonyme andalouse.  Mais pour une fois, la région est plutôt jolie, et il y a des balades sympas à faire dans le coin les jours off.






Ca fait une semaine que nous sommes ici et tout s’y passe plutôt bien. Une grande partie des cerises de John sont éclatées par la pluie, mais il a eu la judicieuse idée de prendre  ce critère en compte et de beaucoup mieux payer au panier du coup. Et comme on bosse des jours complets, on s’en sort pas trop mal.



Nouveau cadre de travail, on a connu pire...

Le ratio de backpackers français est toujours  autant désespérant  par contre : 14 français et demi sur 16 backpackers sur la ferme.
Le un et demi restant est évidemment dénué de tout anglophone, étant composé d’un espagnol  et d’une franco-espagnole.

Cette fois-ci, on ne dort pas sur la ferme par contre, même si on y a accès à une vraie douche, ce qui est fortement appréciable. On dort par ci par là sur Seville et dans ses environs, et pas de rangers en vue pour l’instant…

On devrait avoir ce boulot jusqu’à Noël à peu près, et après, on ne sait pas trop…
On parle toujours d’aller en Tasmanie, Marine et Jérémie sont très motivés eux aussi.
Mais on n’est pas du tout sûr de pouvoir trouver du boulot là-bas, apparemment, c’est déjà blindé en backpackers.  Bref, on hésite, on hésite, en attendant, les places sur le ferry sont prises d’assaut et les prix montent avec l’arrivée des grandes vacances d’été. Mais on ne désespère pas pour autant !

Suite au prochain numéro ! 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire