samedi 12 avril 2014

Sur la route de l'ouest

Cet article sera certainement plus court que d’habitude (j’entends les soupirs de soulagement de certains !). En effet, depuis qu’on n’a plus Gino, on ne peut plus recharger l’ordi régulièrement sur sa seconde batterie. Du coup, je pense qu’on éditera maintenant au petit bonheur la chance, les jours où l’on aura pu trouver des prises. 

Sur ce, j’en reviens à notre histoire, que j’avais arrêtée à Sydney. On était alors en plein questionnement de savoir quand et surtout comment on allait partir dans l’ouest.

Parallèlement à tout ça, on continuait notre visite du coin avec Nico et Rose, nos « colocs » de l’endroit où on dormait. C’est comme ça qu’un jour, on a passé l’après-midi avec une amie de Nico.

Il se trouve qu’elle cherchait à acheter un véhicule et que Gino lui a beaucoup plu. Ca tombait bien puisqu’on cherchait justement à le vendre et que les intéressés ne semblaient pas courir les rues. A part un jeune australien, qui, deux minutes à peine après l’avoir vu, était prêt à courir à sa banque pour revenir nous l’acheter avec une montagne de liasses de billets à la main (c’est une image, hein, Gino ne vaut pas exactement une montagne de liasse de billets). Tout ça pour dire que ce comportement nous avait paru un peu bizarre et puis ça aurait été difficile de lui donner directement avec toutes nos affaires encore dedans.

Au final, Gino aura fini entre les mains de l’amie de Nico, ce dont nous étions ravis. On allait peut être pouvoir continuer à suivre ses aventures de temps en temps. 
Pour Nico, c’était peut-être moins cool puisque sa copine était intéressée au départ pour acheter sa voiture à lui. Toutes nos excuses Nico, et, promis, on n’a pas voulu faire de concurrence déloyale ! 

Gino vendu, il était plus que temps de quitter Sydney. Déjà, il commençait à pleuvoir un peu trop souvent à notre goût. Simultanément, les rangers avaient aussi décidé que la récréation était finie et qu’il faudrait dans tous les cas trouver un autre endroit où dormir sur Sydney. 

C’est à ce moment que s’est précisé notre plan de départ pour l’ouest. A la base, Nico et Rose étaient venus sur Sydney pour trouver du travail. Et nous, on  passait tout notre temps à parler de l’ouest. Je sais pas comment tout ça a fini à ce résultat, mais on a décidé finalement de tous partir ensemble pour l’ouest dans la Simba de Nico.

Evidemment, l’idée était plutôt fun : un road trip avec nos nouveaux mates, on était plus que motivé. La réalisation de ce plan supposait quand même de régler quelques détails techniques. Je vous laisse par exemple imaginer le bordel que représentent les affaires de 4 personnes pour un an, plus tout le nécessaire pour cuisiner, dormir etc etc… et la grosse marrade pour caser tout ça dans une voiture.



The Simba lors de la session : comment caser ces P.... de bidons d'essence ?? 

Il a bien fallu une bonne matinée pour faire le tri dans nos affaires entre le nécessaire, et le superflu. Ca, c’est assez simple. Le problème se pose plus pour les affaires qui appartiennent aux catégories du « absolument superflu mais pas question de m’en passer » ou du « nécessaire mais est-ce que je ne préfèrerais pas à la place embarquer ce super coussin en forme de panda » ?

Par un grand miracle, tout a fini par rentrer au millimètre près. En contre-partie, chaque matin et chaque soir, on passe une bonne demi-heure à sortir/ ranger les affaires, s’assurer qu’untel n’ait plus besoin de rien dans sa valise avant de la « condamner » pour la journée.

Et on a un nouveau super lit : la tente igloo ! Peu encombrante et pratique. Sauf les jours de pluie. Pour l’instant, on gère plutôt bien la chose, on fera certainement moins les malins quand il s’agira de dormir à ras du sol tout au nord, là où on peut croiser la route d’un crocodile ou d’un dromadaire égaré. (en y réfléchissant bien, ce ne sont pas vraiment les dromadaires qui nous posent souci).

Après avoir réglé tout ça, nous avons enfin pu prendre la route ! Objectif : rouler 3500 km avant d’atteindre Espérance, notre première étape, à 700 km au sud-ouest de Perth.

Jérémie a dû trouver qu’on avait du temps à revendre et que c’était le bon moment pour nous faire une petite frayeur. Un matin, il s’est levé avec le coude qui avait quadruplé de volume, et très douloureux. On a pensé entorse, luxation, plâtre, rapatriement…

Un rendez-vous chez le médecin plus tard, soulagement. Il ne s’agissait que d’une inflammation avec deux causes probables : mouvements répétitifs (du style de ceux qu’il faut faire pour ramasser des raisins à tout hasard) ou blessure de guerre suite à une morsure d’une bêbête pas sympa. Dans les deux cas, le traitement à base d'anti-inflammatoire était le même. On ne saura sans doute jamais mais on remercie grandement ce docteur qui a sauvé nos vacances.

Ceci réglé, on a pu repartir sur les routes. 4 jours et demie de route, c’est assez long, on a donc essayé de les occuper avec des trucs tout à fait passionnants.

-prendre en photo tous les panneaux qu’on pouvait trouver


 

                                                                                     Le panneau qui nous rappelle qu'on est loin


La route était tellement longue qu'on attendait ce panneau depuis quelques centaines de km comme source de distraction. On était à ce moment sur la Nullarbor, une plaine de 1200 km de rien, comme son nom l'indique. (nullarbor = aucun arbre en latin)

-prendre en photo toutes les sculptures géantes qu’on pouvait trouver



Je crois que je vous avais déjà parlé de cette tradition australienne, qui consiste à bâtir des énormes sculptures à l'entrée d'une ville, représentant ce dont la ville tire une grande partie de ses profits. Pour le bon goût, on repassera ! 

-prendre en photo tout ce qui se passait sur les routes



Le cyclisme sur autoroute 

 

Une route inondée que nous avons brillament traversée grâce à super Simba 

-On a quand même eu droit à un arrêt vraiment sympa le long de ces 3500 km de route. 




Le quatrième jour, après quelques changements de fuseaux horaires, on est enfin arrivé dans le Western Australia, l’Etat le plus grand et sans doute le plus sauvage d’Australie.  Pour fêter notre arrivée dans l’Etat, nous avons été accueillis par un check point et une fouille de véhicule. Quelles substances dangereuses recherchaient donc les douaniers ?
De la drogue ? Du tabac de contrebande ? Une cargaison de faux sacs Gucci ? Pas du tout. Ces douaniers ne rigolent pas et cherchent  avant tout à mettre hors d’état de nuire les contrebandiers les plus dangereux qui soient : les passeurs clandestins de bananes et de tomates. Un peu partout en Australie sont installés des points de quarantaine pour y jeter tous les fruits et légumes lors du passage de certains Etats, afin d’éviter la propagation d’une maladie qui peut être transportée par ces produits. L’enjeu est certainement très important, mais il est difficile de garder son sérieux quand on doit répondre : « des pommes et un citron vert » à la question « avez-vous quelque chose à déclarer"? 

Ce check point passé, nous avons pu pleinement profiter du fait d’avoir atteint le Western Australie, ce qui était visible par quelques détails : retour d’un grand beau soleil et des étendues de terre rouge, que nous n’avions plus vues depuis le désert.





Encore quelques centaines de kms et nous avons enfin atteint Espérance.

Espérance… le nom est porteur de bien des promesses.




La ville d'Espérance est doublement heureuse de nous accueillir 

Nous avons suivi sur quelques kilomètres la route qui longe la côte depuis la ville. Quelques petits kilomètres qui suffisent à se rendre compte que les promesses ne sont pas déçues : une succession de criques et plages paradisiaques. 



Avec nos mates Nico et Rose 

Nous avons décidé de poser nos serviettes sur la splendide Twilight Beach et d’affronter la température de l’eau. Une petite vingtaine de degrés, de quoi ravir amplement Rose, notre Bretonne, mais aussi de quoi refroidir nos trois sudistes.





Après de remarquables efforts de la part des trois sudistes en question, tout le monde aura fini à l’eau. Et on aura bientôt notre vengeance : en montant vers le nord, l’eau devrait approcher d’une température idéale de 30 degrés (oui oui, 30 degrés c’est la température idéale de l’eau).

Programme prévu pour la suite : remonter toute la côte jusqu’à Darwin, d’où l’on devrait prendre un avion pour Perth, où nous attend notre « vrai » avion pour rentrer en France le 25 mai.

A très bientôt !







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