vendredi 23 août 2013

On a un job !


Dans le dernier article, nous avions laissé  nos nombreux lecteurs sur leur  faim en leur parlant de l’essai boulot que l’on devait faire le lendemain…

Et bien, mettons un terme à ce suspense… l’essai fut  - étonnamment - concluant !
Tout d’abord, petit descriptif de notre cadre de travail, dont les conditions sont particulièrement dures :

1) Le cadre de travail 

Nous travaillons dans un restaurant qui surplombe la mer, du haut d’une falaise. Plusieurs fois par jour, on voit des clients dégainer leur appareil photo, parce que, un coup ils ont vu passer une baleine, un coup c’est un ban de dauphins qui a éveillé leur cursiosité.. Franchement, des dauphins et des baleines, tu parles d’une attraction !

2) Notre travail 

Le cadre étant posé, rentrons un peu plus dans le vif de sujet.

Le jour où nous avons posé nos CV dans ce restaurant, nous sommes tombés sur la boss. Elle a tout d’abord regardé Célia : « Ah, je vois que tu as travaillé à Macdonald's (enfin Quick, mais pour des raisons que vous comprendrez aisément, ça s'est transformé en Macdonald's), tu vas pouvoir amener les plats aux clients ». Elle s’est ensuite tournée vers Jérémie : « Tu es dans l’informatique, tu vas pouvoir régler les soucis qu’on a sur nos PC » « Revenez donc demain, prêts à travailler ! »

On n’en revenait pas : on ne nous a pas dit les trucs habituels « On vous rappelle, on n’a rien pour le moment mais peut être dans deux semaines » On nous a demandé de venir le lendemain, d’autant plus en proposant à Jérémie un boulot pile dans sa branche – alors qu’on n’avait jamais envisagé qu’il puisse bosser dans l’informatique ici. 

Nous sommes donc revenus le lendemain, un vendredi, prêts à travailler ! 

En tenue de combat !
Attention, grand jeu-concours, ouvert à tous  : une carte postale aux trois premiers qui devineront
le dress code et l'inscriront dans les commentaires ! 

On a dû avoir une chance phénoménale : notre premier jour, on a appris que 3 employés venaient de quitter leur job précipitamment. Moins d’employés, c’était plus d’heures de boulot pour nous. Du coup, Jérémie n’a pas vu un ordinateur ce jour-là par contre, il a lui aussi fait de la salle pour remplacer les collègues manquants, comme les deux jours suivants d’ailleurs, étant donné que c’était le week end, et que le restau tournait à plein régime.

Pour ceux que ça intéresse, un peu plus de précisions sur notre travail en salle :

Nous faisons un travail de runner : en gros, on apporte les plats, et on les récupère, en essayant d’en casser le moins possible au passage. Ca ne s’appelle pas « serveur » parce qu’on ne prend pas  les commandes et qu’on n’encaisse pas. Tout ceci à notre grand soulagement, d’ailleurs. Cela supposerait une plus grande maîtrise de l’anglais, mais aussi de retenir la liste des plats par cœur. Or, ici, ils aiment bien écrire des plats de 3 lignes : tu ne commandes pas un « poulet au curry » comme chez nous, tu commandes un « poulet arrosé de sauce curry agrémenté d’olives, d’oignons, de carottes, le tout saupoudrée d’un peu de coriandre, et accompagné d’un riz basmati croquant et de quelques branches de persil ». Comme ça, c’est sympa, tu galères bien à retenir les noms des plats en anglais, et le client est absolument renseigné et peut donc se faire son poulet tout à fait à sa sauce (c’est le cas de le dire ) c’est-à-dire en le commandant « sans oignons », « sans persil » voire même sans curry. Dans le genre, j’ai dû servir une « pizza aux crevettes » sans crevettes, ce qui ne semble choquer personne…

3) Le fonctionnement du restau 

Le client passe commande à son entrée dans le resto, et pas à sa table. En même temps, il attrape un petit carton qui porte un numéro -pour qu’on puisse le repérer quand on lui amènera ses plats- et part s’asseoir à une table.
Or, quand il prend commande, il est censé indiquer où il va s’asseoir parmi ces 4 zones : intérieur / front de mer / terrasse / véranda.
Au moment où tu pars retirer le plat en cuisine pour le service, cette indication te permettra de te rendre dans la zone où le client est assis, et de repérer ensuite le carton avec le numéro qui est posé sur sa table.  
Evidemment, tout ça c’est la théorie, en pratique, pour des raisons qui m’échappent, le client est souvent un grand farceur et aime s’asseoir ailleurs que là où il est censé être. 
Du coup, te voilà à chercher la table numéro 12 sur toute la terrasse pour servir des pâtes carbonara sans crème ni lardons,  mais point de numéro 12 sur la terrasse…. Tu refais 3 fois le tour de la terrasse au cas où, mais toujours point de numéro 12, tu t’aventures ensuite à l’intérieur de la salle, puis sur le front de mer, tu te dis que le client n’aurait jamais eu l’idée de s’installer sur la véranda alors qu’il fait si chaud… Ah ben si, après 10 minutes à tourner dans tout le resto avec tes pâtes entre les mains, tu découvres enfin le numéro 12 posé sur une table sous la véranda….

4) Les joies du café à l'australienne 


Une fois que le client aura mangé son plat, il aura en général la bonne idée de prendre un café.
Enfin, un café… Une préparation dont le café n’est qu’une base, que le client prendra un malin plaisir à noyer dans de l’eau, du lait, de la crème ou que-sais-je encore…
En principe, le client australien peut tout à fait prendre un café normal, enfin un expresso quoi. Dans les faits, je n’ai jamais servi un café normal. Dans le meilleur des cas, un « long black », c’est-à-dire un café allongé, auquel le client ne manquera pas de rajouter du lait et 3 tonnes de sucre, des fois que ça aurait encore trop goût au café. Bon jusqu’ici, tout va bien. Le problème c’est qu’il n’a pas seulement le choix entre expresso et « long black ». Non, non… En plus de ces basiques, le client peut aussi choisir :

-un cappucino. Dans ce cas, il précisera systématiquement s’il le veut avec du lait normal (regular milk) ou du lait écrémé (skinny milk), voire même du lait de soja (soya milk)
Et quand tu lui apporteras sur la table, il ne manquera pas de te redemander : c’est bien du skinny milk hein ?  (ou du soya milk, c’est selon)  
-un mogachino (toujours avec regular, skinny ou soya milk donc)
-un flat white (mêmes précisions qu’au-dessus)
-un latté, ou même un chai latté (je crois que dans le chaï, il y a du sucre vanillé et de la canelle)
On n’a qu’une très vague idée des différences entre les « cafés » listés ci-dessus, toute la subtilité tenant dans un savant dosage café / lait / crème, ou dans le degré plus ou moins onctueux et mousseux du lait.

 Tout ceci nous offre un panel d’environ 10 000 combinaisons réglementaires minimum. Mais au cas où cette offre ne soit pas assez élargie, le client peut aussi apporter des petites fantaisies lors de la commande. C’est ainsi que tu te retrouves à servir des cappucino – soya milk – avec un sucre normal et un sucre allégé, et un peu de cannelle sur le dessus, parce que c’est plus funky que la poudre de chocolat que l’on met normalement….

Comme vous vous imaginez, dans ces  conditions, on n’est pas encore assez aguerri pour préparer tous ces « cafés » aux clients, on se contente de leur apporter. Enfin, on s’efforce aussi d’observer les collègues faire la vingtaine de manip nécessaires pour préparer le moindre cappucino, en espérant désespérément tout retenir…. Parce que, bientôt, faudra bien qu’on soit être en mesure de les faire tout seuls… On ne s’étonne pas du fait que des organismes te proposent de te former à être « barista » (le nom officiel de la personne qui s’occupe des cafés) à des tarifs exorbitants – parce que c’est un vrai plus pour être embauché (tu m’étonnes !)

5) Petit bilan 

Les débuts auront été assez intenses, beaucoup de choses à retenir, mais, après quelques jours, on commence à se sentir à l’aise. Déjà, c’est assez sympa de bosser dans ce cadre-là (la vue est vraiment phénoménale) et de bosser ensemble au même endroit. En France, vu les branches diamétralement opposées dans lesquelles on est, on n’aurait jamais eu cette opportunité. De plus, l’équipe est super sympa, formée de gens de plein de nationalités différentes.
Du coup, tout le monde parle un anglais avec une accentuation plus ou moins approximative et personnelle…

Jérémie fait le grand écart en bossant en salle les jours où il y a beaucoup de monde, et en gérant le parc informatique les autres jours (bon, ok je ne suis pas sûre que 4 ordis en réseau constituent réellement un parc informatique mais apparemment, y a de quoi faire).
Seul petit bémol : on n’est pas à temps plein, on tourne dans les 20 à 25 heures / semaine. 
Du coup, on cherche quand même  un petit truc pour bosser les soirs vu qu’on est toujours en journée, mais sans trop forcer non plus…

6/ Les jours off

Les jours où on ne bosse pas, on continue de découvrir à quel point il est difficile de vivre dans le Queensland, à cette période de l’année.

 

                              Slade Point, plage à deux pas de pas de chez Henri


Petite illustration avec notre échappée au Cape Hillsborough, un parc naturel à 50 km au nord de Mackay.








 

 

                         Premier kangourou ! (vivant, et non écrasé sur la route...) 


On pense rester ici pendant un mois et demie avant de reprendre la route, le temps de se familiariser avec notre nouveau boulot, profiter de la région un maximum, améliorer notre anglais, rencontrer du monde... On remercie encore Henri pour son accueil, et on vous donne rendez-vous à très vite pour un nouvel article ! (on ne sait pas trop encore sur quoi il portera par contre...) 





11 commentaires:

  1. Jolies photos, mais à quand quelques clichés de la Grande Barrière de Corail qui est juste en face ?

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    1. Encore un peu de patience ! La grande barrière, c'est prévu, normalement, ça fera partie de notre récompense quand on aura terminé de bosser ! On va se programmer une croisière sur les whitsundays avec un peu de snorkelling...

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  2. Je penche pour un dress code noir! :D
    Dis dis dis, j'ai gagné la carte postale? :p

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    1. Grâce à ton esprit de déduction tu gagnes effectivement une carte postale !! Enfin, elle sera aussi valable pour Julia bien évidemment ... :)

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  3. Sympa le Parc National sans nom au nord de Mckay, belle photo !

    Tiens c'est marrant ça, j'ai eu droit à la pizza au champignons sans champignons moi comme quoi... :p

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    1. Bon apparemment toi tu t'en fous de la carte postale, de toutes façons, ça aurait été plus compliqué ... et puis peut être que depuis tout ce temps, tu préférerais une carte postale de France en fait :)

      Pour les pizzas, ils ont peut être pas compris qu'il y en avait de sorte différente, ce qui évite de commander des aberrations comme celle là ... A quand la pizza aux champignons sans pizza ? -_-

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    2. et un "steak sandwich" sans steak aujourd'hui...
      sans oublier le cappucino skinny milk avec de la vanille d'hier..
      ou le latté half shot.(half shot : la moitié d'une dose de café alors que le latté normal noie déjà une pauvre dose de café dans 300 ml de lait..) la commande de trois "babychino" m'a achevée aujourd'hui(pour info, comme je l'ai appris, un babychino, c'est juste.. du lait à rien)

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  4. Dress code : Quakers ou Mormons ? ;)

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    1. Ah ah !! en plus, c'est exactement la réflexion que j'ai eue en voyant la photo : on dirait des mormons ! Je considère donc que ta réponse est tout à fait appropriée, et tu auras le droit à une carte postale ! Me faudrait juste ton adresse, enfin ton numéro, vu que la rue, le quartier et le code postal, je maîtrise ^^

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    2. Je pencherai plus pour Quakers, mais on parle pas de la même chose ... :)

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